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03/06/2014 - Photos

Festival D

par Hélène Bienvenu, DIY Manifesto

la bidouille à la nantaise


Qu'est ce qu'un sofa en bois, un circuit électronique Arduino adossé à une Game boy ou une station de météo reliée à un ordinateur ont en commun ? Tous ces objets étaient exposés à Nantes, le week-end du 31 mai, au Lieu Unique à l'occasion du festival D.

Porté par l'association PiNG qui promeut et explore les cultures numériques à Nantes, l'événement s'inscrit dans une dynamique qui explose en France, celle des foires à la bidouille numérique.

A Nantes, plus de 3 000 visiteurs de tous les âges sont venus tester, décortiquer, questionner une quarantaine de projets repensant notre interaction avec la machine et les nouvelles technologies.

Ces bricoleurs 2.0 œuvrent un peu partout, de la cave au grenier, investissant parfois même la rue (tels les urban hackers). Mais leur lieu de prédilection reste le Fab Lab, ces espaces de bricolage numérique impulsés par le Massachusetts Institute of Technology (MIT) depuis la fin des années 90. 

Adeptes de machines-outils à commande numérique (dites CNC), ils montent des circuits électroniques (en se servant notamment d'Arduino), programment et inventent des logiciels, qu'ils intrègrent parfois à des technologies plus anciennes (autocuiseurs, bateaux, vélo...). Leurs objectifs : comprendre, transmettre, améliorer. Leur grammaire se compose de « wiki », tutoriels, forums et lieux d'échange tel que le Fab Lab ou Hackerspace.

L'association PiNG a justement inauguré son propre Fab Lab, Plateforme C, l'an dernier sur l'île de Nantes. 181 adhérents sont libres d'utiliser une imprimante 3 D RepRap ainsi que la découpe vinyle ou encore (moyennant finance supplémentaire) la découpe laser et le routeur CNC.

Selon Elodie Blandin de PiNG, ces « bidouilleurs », représentent « une communauté émergente de gens curieux, passionnés et débrouillards qui veulent faire eux-mêmes, partagent leur savoir et savoir-faire au sein des Tiers-Lieux comme les Fab labs ».

Des événements tels les Summer Lab de l'association PiNG ou le Festival D constituent autant de « grandes messes » pour ces « makers », touche-à-tout du numérique qui aiment mettre en commun, par idéologie mais aussi pour des raisons pratiques : « l'entraide permet à chacun d'avancer plus vite en trouvant des solutions plus rapidement, solutions qu'il ou elle sera amené(e) à partager par la suite. La grande majorité de nos exposants travaillent sous logiciels libres. En tout cas, tous sont dans une démarche open source, de documentation de leur travail. C'est la condition initiale pour pouvoir présenter un projet au sein du festival D » précise Elodie.